L’exposition propose une lecture croisée du travail sur papier d’Alix Waline et des pièces en métal soudé de Julian Mayor. La confrontation de ces deux univers pourtant aux antipodes formels, révèle le pouvoir que la création a d’évoquer le mouvement, de donner vie à la matière. Ainsi l’esthétique d’Alix Waline, où des formes fluides et mouvantes s’imbriquent les unes aux autres pour créer des paysages abstraits, fait écho aux reflets miroitants du mobilier sculptural et anguleux de Julian Mayor.
Tous deux mettent l’accent sur le sensible, les soudures des pièces de Julian sont une invitation à éprouver la matière tandis que le travail d’Alix suggère le sens tactile pour créer l’objet visuel. Les nouvelles pièces de Julian Mayor sont directement inspirées du cubisme tchèque, mouvement artistique qui a eu lieu principalement à Prague entre 1911 et 1914.
Pour les artistes contributeurs de ce mouvement, les objets usuels étaient habités d’une énergie inhérente, énergie qu’ils cherchaient à retranscrire en fuyant les surfaces planes et lisses grâce à un vocabulaire formel dynamique.
Ainsi les pièces produites, présentent des formes angulaires aux lignes verticales acérées, créant une dynamique certaine, traduisant l’idée de mouvement, grâce à l’alternance d’angles aigus et obtus et de formes pyramidales. Formée aux Beaux-Arts et en histoire de l’art, Alix Waline compose le noir et le blanc sur de grandes fresques murales à l’aide de feutres Posca. Son travail dit elle « n’est pas celui de la couleur mais de la lumière ». Par son esthétique pointilliste, elle donne corps au mouvement, les compositions proposées ici en témoignent. Elles ont été exécuté de mars à mai 2020, pendant le confinement. À défaut de pouvoir dessiner sur les murs, Alix a investi de grandes feuilles de papier d’arches pour dessiner ses paysages abstraits, autant de terrains d’évasion pendant une période où l’onirisme devient nécessaire.
Visite virtuelle : http://bit.ly/galerie-armel-soyer-vv